Il est à Abha avec sa famille : La nouvelle vie de Ben Ali




Le président déchu et sa famille habitent une demeure prêtée par le gouvernement saoudien à Abha.
Depuis sa fuite, le 14 janvier, en Arabie Saoudite, on avait peu de nouvelles de lui. Où s’est-il réfugié? Quid de son «coma»? Comment passe-t-il ses journées? Notre correspondante l’a retrouvé.
Ben Ali, sa femme, leur fille Halima (18 ans), leur petit garçon Mohamed (7 ans) et la nourrice ont d’abord séjourné du 15 au 22 janvier dans le palais du roi Fayçal à Djedda, avant d’émigrer à Abha, une ville de 230.000 habitants à 450 kilomètres au Sud de Djedda. Ils habitent une grande demeure bourgeoise, d’une dizaine de pièces, prêtée par le gouvernement saoudien. D’habitude, cette maison aux murs blancs et au toit de tuile rouge loge des personnalités du monde entier, venues se ressourcer et respirer le bon air de la montagne.
Implantée à quelques encablures du centre-ville, cette résidence cossue passe inaperçue, au milieu d’autres habitations. Rien ne laisse supposer de l’extérieur que Ben Ali et sa famille occupent cette «prison dorée». Le service de sécurité, assuré par les forces saoudiennes, est très discret. Pourtant, c’est là, le 15 février, que l’ancien président a brièvement perdu connaissance. Selon nos sources, il n’a pas été victime d’un accident vasculaire cérébral mais d’une crise d’hypoglycémie due au surmenage et au stress provoqués par les arrestations des membres de sa famille, deux jours auparavant, et à une violente dispute avec son épouse, la veille.
En fait de coma, il aurait eu un simple malaise dû à une crise d’hypoglycémie
A bord d’un hélicoptère, Ben Ali a été transporté à l’hôpital du roi Fayçal à Djedda pour y subir des examens médicaux. Admis sous le nom d’un prince saoudien, il en est sorti trois jours plus tard. Il n’aurait donc jamais été dans le coma. Selon nos informations, c’est un proche de la famille resté à Tunis qui a orchestré cette rumeur afin que le peuple tunisien cesse de vouer son «ami» aux gémonies. Et Leïla Ben Ali née Trabelsi, l’épouse du président déchu, la «reine de Carthage», ne s’est pas non plus rendue en Libye ou dans un pays du Golfe. Elle n’a pas quitté l’Arabie Saoudite.
Depuis le mandat d’arrêt international lancé contre lui et son épouse, le 26 janvier dernier pour «acquisition illégale de biens mobiliers et immobiliers» et «transferts illicites de devises à l’étranger», Ben Ali ne peut sortir du pays. Il vit très mal son exil. Il suit les événements qui secouent le monde arabe à la télévision, sur Internet et Twitter. Dimanche 10 avril, l’un de ses frères, Slah Ben Ali, a été arrêté à Sousse, à 150 kilomètres au Sud de Tunis. Et les autorités provisoires tunisiennes demandent désormais l’extradition du couple déchu.


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